mercredi 9 janvier 2008

J'voudrai z'avoir

Je voudrai z’avoir mal aux dents
Et des costauds pour prétendants,
Des p'tits gars durs, des vrais de vrai,
Des filous qui m’épateraient.

Ils feraient des acrobaties,
Des trucs de fou, des idioties :
Cochon pendu, cochon tout court
Et des gros mots au fond d’la cour.

Qu’ils trouv’nt jolis les cheveux blonds
Qui vol’nt au vent qui sentent bon,
Qu'ils craign'nt aussi mes grands yeux bleus :
S'ils sont méchants, je ferai feu !

Margot, Margot
Un mot un signe
Pour que j’sais quand c’est qu’on y go !
Jolie marmot,
Je prends ta ligne
Et nous voilà dans l’même bateau !

J'voudrai z’avoir les g'noux qui saignent
Et de bell's dames qui les repeignent.
Et pis bien sûr la morve au nez
Quand pour queutchi, j'aurai chouiné !

Et comm’ les grands se moqueront
- Z’auront sans doute un peu raison…
J’me consol’rai avec Arthur
Qu’est toujours là pour les coups durs :

J’lui dirai tout, y m’dira rien,
Ca s’ra l’plus chou des boute en train,
Une peluche sans histoires
S’endormant dans mes bras le soir…

Margot, Margot
Un mot un signe
Pour que j’sais quand c’est qu’on y go !
Jolie marmot,
Je prends ta ligne
Et nous voilà dans l’même bateau !

J’voudrai avoir les ch’veux qui poussent
Au lieu d’les voir filer en douce,
Qu’on tir’ dessus à la récré
Et qu’la maîtress’ donne la fessée.

Je taquin’rai le p’tit Charlie
Qui fait toujours pipi au lit,
Je lui dirai « bouh le bébé ! »
Pis j’lui ferai plein de baisers.

Mais si on m’dit : « bouh l’amoureuse ! »
Je deviendrai vraiment teigneuse !
Tous ces garçons sont trop bizarres,
S’ils nous aim’nt bien, ils nous bagarrent…


Margot, Margot
Un mot un signe
Pour que j’sais quand c’est qu’on y go !
Jolie marmot,
Je prends ta ligne
Et nous voilà dans l’même bateau !

J’voudrai z’avoir les mains dégueux
Et d’la peinture autour des yeux,
Quand viendra l’heur’ d’aller manger,
Pour énerver Mamie Renée.

J'voudrai z’aussi les grands fous rires
Quand un vieux clown se tap’ le cuir,
Des rir’s de fou pour un’ grimace
Quand le voisin boira la tasse !

J’voudrai z’avoir à m’étonner,
Avoir des yeux chauds comme l’été,
J’voudrai tout ça et puis surtout
Poser mes lèvres sur tes joues…

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