au boteco,
on boit des coups
entre pierrots :
et si la bière
gagne ton verre,
ce sont tes joues
qui font des sauts !
au boteco,
y’a des étoiles
là où il faut :
on n’est pas là
pour le taff’ta
ni pour l’escale
en pays chaud.
au boteco,
passent les filles
qui font le pot
devant l’enseigne,
et se repeignent,
et se maquillent
pour les nigauds.
au boteco,
les pieds de grue
ont un repos
de cinq minutes
avant qu’en rut
siffle un poilu
bavant leur peau.
au boteco,
le temps s’arrête
sur les coteaux
de l’invective
et nos yeux rivent
les alumettes
au fil de l’eau.
au boteco,
j’entends des rires
et tous ces mots
qui vont qui viennent
sans qu’on n’y tienne
entre soupirs
et idéaux.
au boteco,
dans les allées,
quelques marmots
bouffés de colle,
qui de l’école
n’ont pas la clé
ni le plumeau.
au boteco,
y’a un Brésil
qui fait la peau
au défilé
des gens masqués
en brâmant qu’il
n’est pas Rio !
au boteco,
on se fout du
Corcovado
d’Ipanema
ou Floripá,
cher aux ventrus
euros-gringos.
au boteco,
y’a pas le poids
de tes photos
du Carnaval
et ton cul pâle
que l’on verra
sur tes diapos.
au boteco,
y’a la télé
qui fait son show :
la novela
pipi-caca
et l’invité
popo-pipeau !
au boteco,
y’a du football
et des maillots :
une heure ou deux
qui couvr’nt un peu
le ras le bol
par des bravos.
au boteco,
j’aime surtout
donner le mot
à ma cocotte,
ma douce note
dont je suis fou :
"c’est trop ! c’est trop !"
au boteco,
y’a toi et moi
et le papo
qu’on aime bien :
le doux refrain
de nos émois
et nos " credo ! "
au boteco,
le vague-à-l’âme
meurt sous les flots :
on pousse au large
la saudade
qui à Paname
n’a pas le mot.
mardi 15 janvier 2008
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