Ils m’arrivent tous ensemble
Sans se donner rendez vous,
A cette heure où rien en tremble
Et rien de s’avoue.
Z’ont les yeux beaucoup trop noirs,
Le cerveau dans un bouillon,
Ils avancent sans se voir
Mes gentils couillons.
Doucement, ils jouent des coudes
Du derrière et de l’haleine,
Ils s’emboîtent et ils se soudent
Dans mes caisses pleines.
Dès que j’entre dans le noir
Je les vois lever les yeux
C’est alors qu’ils aiment croire
Que ça ira mieux…
Monsieur songe à l’oreiller
Comme un peu au paradis,
Qu’il devra bien oublier
Pour quelques radis.
Ce jeune homme et ses souliers
Semblent parler de la pluie :
C’est un don particulier,
La télépédie.
Celui-ci bave à ma vitre
Des filets de rêv’s têtus,
Il cuve le dernier litre
Qu’il a descendu.
Dès que j’entre dans le noir
Je les vois lever les yeux,
Et souvent dans mes miroirs,
Ils tombent amoureux…
Dans le temps, j’étais heureux
D’amener ces braves gens,
Aujourd’hui, je me fais vieux
Et j’ai mal aux dents.
Ballottés de gauche à droite,
Comme des pions, des fétus :
L’absurde est le seul à croître
Dans ces corps perclus !
Bien sûr, je rame, je rame,
Et ram’rai encor longtemps :
Pourtant, je n’ai plus la flamme,
C’est loin le printemps…
(Notre amour est consommé,
Ils n’aiment plus les ballades
Qui les mènent à ce métier
Qui les rend malades.)
Dès que j’entre dans le noir
Je les vois lever les yeux,
C’est alors qu’ils aiment croire
Que ça ira mieux…
Voyez un peu le pactole :
Je suis un train à bestiaux,
Moi, dont toutes les idoles
Sont des paquebots !
Car toute ma vie, j’ai voulu
Emporter mes beaux couillons
Vers des pays défendus,
Sur d’autres sillons !
Ouais, j’ai rêvé d’annoncer :
" Aujourd’hui, chang’ment de cap !
La vraie vie va commencer :
Le reste, on s’en tape ! "
dimanche 6 janvier 2008
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