mercredi 10 juin 2009

Sur mon vieux vélo

Il est huit heur’s et j’ai les boules,
Je te ramèn’ chez ta maman :
C’est le contrat et faut qu’ça roule,
Qu’importe mon cœur au tourment !

Et c’est toujours un peu la course,
Le temps passe et c’est jamais l’heure
De balancer de la Grande Ourse
Des bomb’s à eau au p’tit bonheur.

Bien souvent tu n’es pas pressée,
Tu m’fais courir, tu m’fais sourire,
Tu m’fais sentir que j’dois payer
Ces brefs séjours dans mon empire.

On prend mon vieux vélo,
Tu es agile,
Tu fais toujours la folle,
Et si l’instant est beau
Il est fragile,
Et tout mon cœur s’affole…


On passe un’ journée ensemble,
L’après-midi ou bien deux heures,
Mais pas un ciel ne se ressemble
Quand l'enfant est à la manœuvre.

Pour toi, c’est un peu les vacances,
Le temps s’arrêt’ quand t’es chez moi,
Comme un’ parenthèse à l’absence
Où tu n’veux plus savoir pourquoi…

Bien sûr, je perds beaucoup de choses,
Le quotidien, c’est chez ta mère
Et, rassurée, tu t’y reposes,
Tu oublies un peu l’éphémère…

On prend mon vieux vélo,
Tu es agile,
Tu fais toujours la folle,
Et si l’instant est beau
Il est fragile,
Et tout mon cœur s’affole…


Tu me manqu’s toujours le lundi,
Jour de repris’ toujours trop moche !
Alors comme il n’a rien pour lui,
C’est à sa fin que je m’accroche…

Et moi qui ne suis pas croyant
Pour un’ soutane ou une Ostie
Je dis : « Bénis soit l’jour suivant
Car pour deux heur’s je vois ma fille ! »

Les autres jours vont vaill’ que vaille
En attendant le samedi
Ou le dimanch’ quand tu m’assailles
Du haut de tes huit ans jolis !

On prend mon vieux vélo,
Tu es agile,
Tu fais toujours la folle,
Et si l’instant est beau
Il est fragile,
Et tout mon cœur s’affole…


Si tu permets, je mets le nez
Dans tes cahiers, tes gros sanglots,
Dans ta récré et ta journée
Mais les questions, c’est pas ton lot !

Tu préfèr’s vivre sur mon dos
Ou dans mes bras ou dans mes jambes,
Tu préfèr’s me rendre chameau
Car il m’en faut pour que j’me cambre !

J’te voudrai plus, j’te catapulte
Dans l’eau joyeus’ de la piscine
C’est notre jeu, c’est notre truc :
T’es mon enfant, belle et mutine !

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