dimanche 6 janvier 2008

La peur

Est-ce que tu l’entends ? Invisible et puissante,
Telle une brise glacée, fatale et pressante
Qui s’imisse sans effort dans les interstices
D’un siècle mort-né et insidieusement tisse

Son réseau de grands malades dans la cité.
C’est une dévoreuse de Lucidité :
Entre ses machoires froides et implacables,
Elle la broye et tout devient Inextricable...

La Part des Hommes, celle des Dieux et des Anges,
Le Rêve, le Possible, la Beauté, la Fange...
L’Amour s’évanouit comme l’ombre vers le soir,
Un Coeur sans Raison, que sait-il de l’Espoir ?

Mais écoute !...c’est elle ! Superbe au tison !
Elle injecte dans nos nuits ses meilleurs poisons :
Cadavres, balles perdues, enfants de douze ans
Au coin des rues, regards laiteux et corps jusants...

C’est la Peur, la Peur : la Ville tombe en lambeaux,
Nos crânes sont plus lugubres que des tombeaux,
Nous sommes éprouvés, incapables d’Amour,
Blottis dans l’injure de nos Immenses Tours.

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