Ah ! Je vous grignote avec délice et malice,
Puis je vous déchiquette avec rage et grand vice.
Par ennui, je vous donne allure misérable,
O mes griffes souffreteuses et exécrables !
Viscéralement, je vous hais ! Me dégoûtez !
Je suis ce prédateur ignoblement zélé
Qui n’a qu’un seul désir : vous bouffer la lunule !
Oh oui ! Doucement, à la mort, je vous accule.
Je me fous bien des dires des langues crétines,
Ignorant les nuances de la kératine,
Ces connes croient que je cherche mon déjeuner
Ou je ne sais quelle croquante crotte de nez !
Celle-ci encore, abrutie de certitudes,
Hideus’s à force d’idées reçues, Multitude
A l’imagination morte comme désert :
" Oh la ! Cet homme stresse, il est à bout de nerfs… "
Ah ! Je m’en moque ! Mais quel manque de vision !
Vous seuls, O mes ongles, connaissez la raison
Profonde de ce zèle, de cette rigueur
Que je mets à vous ronger heures après heures :
J’essaye d’effacer le parfum de ma défunte
Bien-aimée…et, la difficulté n’est pas feinte
Car son parfum qui m’enivrait et qui m’enivre
Est souillé par cette nuit où nous étions ivres.
J’ai tué la femme que j’aimais de mes propres
Mains ! Cette traînée m’avait traité en malpropre !
Je l’aimais ! Je l’adorais ! Elle s’envoyait
En l’air avec un jeune idiot de vingt balais !
Cette nuit-là, quelle horreur ! Quelle cruauté !
Je déchirai ce corps incarnant la beauté
Et gardai son cœur encor chaud dans un bocal :
La tristesse était vaincue : la folie…totale !
Au lendemain de ce jour, ainsi qu’aujourd’hui,
Je meurtris ces ongles qui tuèrent ma mie
Et tour à tour, goûte le sel de son maquis
Rouge puis le sucre de son sang noir conquis.
dimanche 6 janvier 2008
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