mardi 15 janvier 2008

Les surréalistes

André Breton et ses amis laissaient traîner
Ce mot à l’attention des bourgeois pointilleux :
" Surtout, ne nous attendez pas pour le dîner
Car nous sommes sortis chercher le Merveilleux ! "

Travail, famille, patrie : allez hop, basta !
La logique à la niche, dehors, circulez !
Quoi l’armée ? Allons bon, n’en parlons même pas !
Progrès et guerre, tous n’en avaient que trop goûté…

Rats ! Les Raies publiques de cette Putain Cuite,
- Ces gros bourgeois jouisseurs de haine et de gros sous -
N’eurent au lendemain de Quatorze Dix Huit
Qu’un souci : " Retour à la normal " et c’est tout !

C’en était trop, il fallait REVOLUTIONNER
De A à Z ! Les Voyelles d’Arthur Rimbaud
Etaient des voies menant à l’aube Immensité :
Libérer l’Esprit de l’Homme, c’était si beau !

Dada avait montré la voie : Merci Dada !
Il avait Tout rejeté en bloc : IL LE FALLAIT !
Déconstruction d’une fin de siècle gaga,
Tzara était le bras de ce coup de balai !

Le Surréalisme allait prendre le relais,
Dérégler les sens et pisser sur l’art pour l’art !
Le but ? Changer le monde, pardi ! Avec les
Aragon, Breton, Soupault, Péret, Eluard,

La Société n’avait qu’à bien se tenir car
Au premier faux pas : Couic ! A mort trop gros cadavres !
France goûta cette intransigeance sans phare :
Pour les fripons le tombeau n’était plus un havre…

Vrai ! Les Sommeils et l’Ecriture Automatique
Etaient des soleils d’or à portée de la main :
Les mots, les lettres, les couleurs loin des pratiques
Portaient des timbres d’espoir pour nos lendemains.

Liberté, Amour, Poésie : ces trois mots comme
Des cris, des lames, des coups de gueule en sourire !
Dans la rue, un objet, NADJA ou faire un somme :
C’était un éclair de merveilleux pour le pire !

Le Merveilleux, toujours le Merveilleux ! L’Amour
Nous le fait, la Poésie nous le souffle et au bout :
" Vois, la Liberté ! Le Renouveau pour toujours !
Perpétuellement renaisse l’Homme DEBOUT ! "

Leur pensée, leur art dont ils ne voulaient pas être
Ont tant marqué le siècle qu’on ne le sait plus !
Dali ce visionnaire et Péret ce joueur maître
Sont aujourd’hui partout au nez de notre cul !

De notre cul, oui ! Car nous n’en avons gardé
Que la possibilité vénale esthétique :
" Amusez-vous, pourvu que rien vous ne changiez…"
Sait nous dire la Société très pragmatique.

Les tenants d’un système qui est bien le même
Avec tous ces siècles dans le dos en renfort :
Un doigt de ci, un doigt de ça, un café crème
Et voici les cons CIRCONSCRIT dans le confort…

Où sont les rêves et où est l’Immaculée
Conception ? Où se taire la REVOLUTION ?
O surréalistes O penseurs acculés
Qui rêviez d’une NOUVELLE DECLARATION !!!

Tout est à faire, tout est à recommencer !
Les flics ont envahi nos rues, la poésie
S’est tue ; la méfiance en nos cœurs ensemencée,
La PEUR nous mène à la baguette des transis ;

Les rêves sans étendards et standardisés
Conjuguent toujours sexe avec lit conjugal :
Le carcan familial reste la panacée
Et sur la plage au mois d’août, tous, ON SE REGALE !

Le travail : sans vergogne que je le maudisse !
En ces temps de déflagration technologique
Dont les pauvres d’esprits s’enorgueillissent,
Partout ces honteux chômeurs méritocratiques ;

Partout ces valeurs bourgeoises qui nous affligent
Et souillent le sang des amis mélancoliques ;
Partout cette pénarde prudence qui fige
Le geste et le cœur en des images bibliques…

Et ces nations qui n’en finissent jamais de
Vomir notre vin, cette médiocrité des
Hommes quand ils chantent sous le drapeau hideux
Et ces élus de la bru qui les bombardaient…

Ne croyez vous pas qu’il y a de quoi DEGUEULER ?
C’est toute la Société qui fourgue son herbe
Carnivore et sa compassion colorisée
Aux enfants portefeuilles qu’il faut foutre en gerbe !

Si les surréalistes avec quelques autres
Ont pu dépuceler les putains de l’esprit,
Jamais ils ne cherchèrent en nous des apôtres
Ou des imbéciles, de leur découverte, épris.

Le mouvement fut une constante évolution
Et jamais ils ne brandirent une oriflamme,
Façonner le monde au vent d’imagination
Comme un Dali qui a su ranimer la flamme...

............à vous...............................

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