Marianne, hier, a vu le diable,
Paraît qu’il porte un grand fichu
Et dans le dos porte un cartable :
Oh quel culot ! Mais qui l’eut cru ? !
Marianne, surveille tes arrières !
Le diable te fait la grimace,
Grand-mère, garde l’œil ouvert,
Tes bons françois gardent la place !
Ainsi, Marianne est assiégée par un tissu
Et une armée de pucelles qui s’en vêtissent :
" N’effrayez pas ces vieill’s dames qui se raidissent
Et flatt’nt les flics qui, du bon coup, sont à l’affût ! "
Mamie Marianne tremblait du bout de ses seins,
Heureus’ment, le président de la Républisse,
Qui de monsieur Opportun est le fier complice,
N’attendit pas et prit les pucell’s en main !
Faut dire que ce clown insistant sur la piste
Aimerait bien moucheter les pages d’Histoire
D’un truc sympa et tout, avec même un peu d’gloire,
Car à ce jour, ‘vaut pas bézef l’illusionniste !
Marianne, hier, a vu le diable,
Paraît qu’il porte un grand fichu
Et dans le dos porte un cartable :
Oh quel culot ! Mais qui l’eut cru ? !
Eh mamie, c’est un peu suspect,
Tu dois avoir mal au drapeau,
Tu sais plus trop où tu en es
A fréquenter les saligots !
Marianne, tu n’es pas aidée, je te l’accorde,
Mais pourquoi nous barber de ces troublants bobards,
Ça n’prend pas, tu sais, le coup du furieux foulard,
A cet hameçon comment veux-tu que l’on morde ?
Surtout ne te fais pas plus poire que tu ne l’es,
Ce foutu bout de fichu, ce fichu brin d’herbe :
Bouch’rie halal, ramadan, mosquée, ça t’emmerde !
Soyez les bienv’nus mais surtout soyez discret !
Mais non bien sûr " le français, c’est pas raciste "
Comme ferraillait Ferré de sa voix aiguisée !
François aime assister à l’heure du dîner
Au spectacle des pendues, c’est juste un kif !
Marianne, hier, a vu le diable,
Paraît qu’il porte un grand fichu
Et dans le dos porte un cartable :
Oh quel culot ! Mais qui l’eut cru ? !
Marianne, ça fait pas sérieux,
Tous tes barburisés laïcs,
Je sais, ça les occupe un peu
Les pépées apocalyptiques…
Maint’nant Marianne, retourne à tes confitures !
J’ai un aveux à faire à ces prudes brunettes,
Je dois leur avouer que perdu dessous mes couettes,
A la nuit tombée, des mots doux, je leur murmure :
" Oui, à cette heure heureuse, entre tous les costumes
Que Dieu t’a fait, celui dont te couvre la nuit
Est celui que je préfère, qui me ravit :
Rien sur ton corps courbé qu’un fin manteau de lune…
Ah mais si tu veux, je te laisse à ton bon dieu,
Je lui laisse ton cœur, tes appâts de poupée,
Mais avant promets-moi ; ne te fais pas niquer
Par le bigot qui voit le chaos dans tes yeux ! "
Marianne, tu march’s à côté
Du temps et tu fais le gros dos,
Nom de dieu, tu es mythifiée !
Apportez-moi vite un seau d’eau !
Marianne, t’as mauvaise mine
T’as l’air toute congestionnée :
Je me doutais qu’t’étais pas fine
Mais là franch’ment, tu es barrée !
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