mardi 15 janvier 2008

Madame

Non, Madame,
Non, ne restez pas ce soir,
Car ce soir mes idées noires
Ont de quoi noircir votre air si ravis.
Voyez mon cœur : un mouroir !
Et ma bouche : un abattoir
Où j’abattrai vos rêves, vos envies…

Tout espoir est illusoire
Et le jour un’ vieille armoire
Où piaffent les lettres d’une lady
Qui un jour sans crier gare,
Avec un nigaud notoire,
A baisé la plume et le paradis !

Madame ! Non madame,
Ne l’écoutez pas,
Réveillez-le !
Réveillez-le !
Madame ! Oui madame,
Là dans vos yeux,
Il l’oubliera,
Il l’oubliera…
Votre charme est son arme,
Et dans son cœur
Il la tuera,
Il la tuera,
Madame ! Oui madame,
Embrassez le,
Embrassez le,
Embrassez…


Ah Madame,
Regardez-moi donc déchoir
Et me cramer la mémoire
Au feu violent des alcools de minuit !
Regardez-moi ! Je veux croire
Que je serai sans histoire,
Que ma vie ne durera qu’une nuit.

Je suis un crasseux pressoir
Et si vous glisser pour voir
Vos raisins radieux, divins arrondis,
Vous verrez un vin noir
Au matin sur le trottoir
Comme une gerbe de nostalgie.

Madame ! Non madame,
Ne l’écoutez pas,
Réveillez-le !
Réveillez-le !
Madame ! Oui madame,
Là dans vos yeux,
Il l’oubliera,
Il l’oubliera…
Votre charme est son arme,
Et dans son cœur
Il la tuera,
Il la tuera,
Madame ! Oui madame,
Embrassez le,
Embrassez le,
Embrassez…


Pauvre dame,
C’est sur un fil de rasoir
Que vous voulez vous asseoir.
Votre amour est impensable folie !
Dans vos yeux brûlant d’y voir,
Je ferai bientôt pleuvoir
Toutes les eaux de votre corps en charpie !

Alors s’il n’est pas trop tard,
Avant de ne plus pouvoir,
Sortez ! Disparaissez ! Je vous le dis !
Je ne veux vous émouvoir
Et me donne au désespoir :
Vous êtes si douce, je la maudis !

(Je la maudis ! Je la maudis !
M’entends-tu Mélodie ?
M’entends-tu ?
Je te maudis ! Te maudis !…
Ma Lady Mélodie ! ! !…)

Madame ! Non madame,
Ne repartez pas,
Embrassez-le,
Réveillez-le !
Madame ! Oh madame,
Encore un peu,
Restez encore
Ou il est mort
Madame, non madame…
Revenez, revenez,
Madame,
Madame…

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