Sans attendre qu’on me le dise
Ou qu’on me chipe ma chemise,
Je me suis rangé dans un coin
Pour mirer le reste de loin.
Me suis fait petit, rabougri
Et je la ferme et je souris
Quand un mot, un geste, une image
Evoquent un mauvais présage…
Je laisse passer les secondes
Sans gêner la marche du monde,
Eh oui, j’avoue que je me marre
Face à ce fumeux tintamarre !
Circulez !
Circulez vieillards !
Y’a rien à voir,
Y’a rien à faire dans ce monde,
Quand Humanité
Ne rime qu’avec efficacité,
Ca s’barre en couille et c’est immonde !
Circulez ! Circulez ! Circulez !
Allez voir ailleurs,
J’entends la mort vous réclamer !
Comme un vieux buffet qu’on oublie
Juste à côté de l’établi,
Nous sommes ce qu’on laisse en lègue :
Moi, mes enfants me trouvent maigre !
Les petits cons suivent ce temps
Qui fait le cœur couleur argent
Mais je le prends avec distance :
La nostalgie est une errance…
Et puis, j’ai mes deux petits fils
Qui m’adore avec mes varices
Et mon caillou qui point ne luit
Avec l’eau de la dernière pluie…
Circulez !
Circulez vieillards !
Y’a rien à voir,
Y’a rien à faire dans ce monde,
Quand Humanité
Ne rime qu’avec efficacité,
Ca s’barre en couille et c’est immonde !
Circulez ! Circulez ! Circulez !
Allez voir ailleurs,
J’entends la mort vous réclamer !
Apparemment peu respectable
Puisque jugé trop peu rentable
Par mes pressés contemporains
Qui court toujours après un train.
Non, je n’vais pas à tout berzink,
Pas plus speed qu’au taquet « mon zink ! »,
Je suis un splendide escargot
Qui grimace au moindre « let’s go ! »
Avec mon déambulatoire,
On se la joue ostentatoire :
La lenteur est une vertu
Et pas seul’ment la nuit venue…
Circulez !
Circulez vieillards !
Y’a rien à voir,
Y’a rien à faire dans ce monde,
Quand Humanité
Ne rime qu’avec efficacité,
Ca s’barre en couille et c’est immonde !
Circulez ! Circulez ! Circulez !
Allez voir ailleurs,
J’entends la mort vous réclamer !
Parfois, j’ai l’étrange impression
De déranger la digestion
Non du passé mais d’un présent
Qui se voudrait omnipotent.
Ainsi je n’intéresse personne
Et l’on me fuit comme l’automne,
J’ai pourtant des milliers d’histoires
Qui font la queue dans ma passoire.
Alors puisque j’ai de l’humour,
Flanquée d’une plume au fond d’la cour
Et des affiches au cul des bus,
J’plairais peut-être à ces minus !
dimanche 20 janvier 2008
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