lundi 25 août 2008

Le cliché

Sous les pelures d’orange
Les morceaux de gras, les détritus
J’aperçois votre corps d’ange
Que le temps des adieux a battu,

Dégoulinant de son philtre,
L’amour quitte votre petit nez
Et comme une conche d’huitre,
Vous vous faites lépreuse et ruinée…

Me portant un peu plus près,
Je me trouble : « Nom de dieu comment
Cette peau couleur de lait
Peut dégager parfum si puant ?! »

Les carcasses de poulet
Suintant sous le soleil descendu
De ce jour divin et gai
Sont les flics de vos désirs perdus.

Dans le ciel, un vol d’oiseau
Qui, au temps d’aimer, faisait merveille
Est cinglé par les mégots
Négligemment dégueulés la veille,

O ce ciel découpé au biseau,
Comment imaginer qu’auparavant
On lui donnait du Doisneau,
Doux baisers emportés par le temps…

Enfant, vos amours sont mortes
Et comme une photo déchirée,
Que le bon dieu les emporte
Dans les poubelles des jours passés.

Non, vous ne serez pas seul,
Les insectes vous feront escorte
Et pour servir de linceul
Des fleurs fanées de toutes les sortes.

Ce soir sera le Grand Soir,
Enfin, vous descendrez dans la rue
Pour tuer les derniers espoirs
De ce monde auquel le cœur a cru,

Comme les Révolutions,
On vous habillera de plastique,
On vous mettra en chanson
Pour que tourne encore la boutique.

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