mercredi 1 octobre 2008

Cent balles

Tu n’es pas plein aux as,
Dans tes chouettes adidadas
Tes chaussettes de laine
Ont des orteils à perdre haleine ;

Ton jean est à la mode,
Mais y’a des trous mêm’ sous ton globe
Et l’hiver qui arrive
Te les rend quelque peu rétives ;

T’as pas la dent souriante,
Eau chaude ou froide, elle est criante,
La fraise est pas gratuite
Et sur ton compt’ : bah, c’est la fuite…

C’est vrai qu’ça la fout mal,
Nos poch’s crevées dans nos Mains Sales
Mais t’aurais pas cent balles ?
C’est pour not’ disque, il est pas mal !!!
Allez quoi cent balles ?
Bon allez, dix ou vingt balles ?


T’as pas l’transport facile,
Le matin, c’est face ou bien pile
Avec des p’tits homm’s verts
Qui te reluquent de travers ;

T’as pas l’kadi garni,
Ce soir on mang’ des pât’s au riz,
Demain, c’est rôti d’pain,
Et pour dimanche, y’a du sapin ;

Quand t’as un peu d’pognon,
T’entends : « Salad’-tomate-oignon ? »,
Tu frim’s pas au Fouquet’s,
Quand tu t’fais la Républiquette !

C’est vrai qu’ça la fout mal,
Nos poch’s crevées dans nos Mains Sales
Mais t’aurais pas cent balles ?
C’est pour not’ disque, il est pas mal !!!
Allez quoi cent balles ?
Bon allez, dix ou vingt balles ?


T’es pas l’fils à papa
Qui s’fait payer la bonn’ Prépa,
En sortant de la fac,
T’avais en main un cul de sac ;

Tu vas plus au cinoche
Depuis qu’les toil’s te font les poches,
Tu restes dans ta niche,
A quand la pression pour les riches ?!...

Tu vas plus chez l’coup’ tifs,
Ton frangin ratiss’ gratis
Ça laiss’ quelques blessures,
Pas autant qu’les trous de ceinture !

C’est vrai qu’ça la fout mal,
Nos poch’s crevées dans nos Mains Sales
Mais t’aurais pas cent balles ?
C’est pour not’ disque, il est pas mal !!!
Allez quoi cent balles ?
Bon allez, dix ou vingt balles ?


Tu te roules tes clopes
Depuis que l’Etat, interlope,
Se prend pour ta maman
Et va vexant, toujours taxant ;

Il est si généreux
Qu’il faut cinq fruits pour tes morveux :
C’est qu’à trop jouer en bourse,
Il sait plus trop le prix des courses ;

Soit dit en trépassant,
Tu veux just’ vivre dignement,
Avec ou sans déboires,
Mais ‘vec un’ paye, pas un pourboire !

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