samedi 22 novembre 2008

Le temps des cigarettes

C’était le temps
Le temps des cigarettes
Le temps où nous rentrions souvent trompettes
Pour gronder l’amour à nos fenêtres
Heureux, nous étions deux
Car sur cette Terre où l’on a tort de naître
Etre amoureux
On ne fait pas mieux

C’était le temps
Le temps des fantaisies
Le temps où les retraités avaient un zizi
Pour amuser leur beau squelette
Heureux, nous étions deux
Car sur cette Terre devenue terrain d’emplettes
Etre amoureux
On ne fait pas mieux

C’était le temps
Le temps des longues routes
Le temps où nos paupières n’avaient aucun doute
Sur le renouveau de nos peines
Heureux, nous étions deux
Car sur cette Terre où la solitude est reine
Etre amoureux
On ne fait pas mieux

C’était le temps
Le temps des jalousies
Le temps où les passants enivraient nos envies
D’un regard qui sentait l’ivresse
Heureux, nous étions deux
Car sur cette Terre où le désir est sous presse
Etre amoureux
On ne fait pas mieux

C’était le temps
Le temps des amours mortes
Le temps où le diable frappait à notre porte
Pour vider Dieu et bagatelles
Heureux, nous étions deux
Car sur cette Terre où tout finit à la pelle
Etre amoureux
On ne fait pas mieux

C’était le temps
Le temps des camarades
Le temps où les utopies n’étaient pas en rade
Dans la moiteur pogne des quais
Heureux, nous étions deux
Car sur cette Terre où la mort a ses tickets
Etre amoureux
On ne fait pas mieux

C’était le temps
Le temps des vers sucrés
Le temps où la poésie était débouchée
A toute instant, tout coin de rue
Heureux, nous étions deux
Car sur cette Terre où l’on se meurt d’avoir cru
Etre amoureux
On ne fait pas mieux

Etre amoureux
On ne fait pas mieux

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