vendredi 9 janvier 2009

Emilie

Ses grands yeux noirs pénétrants comme les ténèbres
Lorsque le ciel d’hiver nous inonde le soir
Et que notre esprit comme un cortège funèbre
Desserre sa toile dans l’immensité noire ;

Sa peau blanche, comme des neiges éternelles,
Reflétée dans la robe noire d’un piano,
Qui laisserait la lune à de las ritournelles
Si le destin l’offrait au poète en cadeau ;

Ses sourires timides quand s’invite l’ange
De son enfance et qu’elle en est tout étonnée
Alors que nous autres nous hissons de la fange
Grâce à ses contes musicaux abandonnés ;

Ses manières de poupées de porcelaine
Lorsqu’elle aperçoit derrière le miroir
Une fleur inconnue chantant à perdre haleine
Les parfums de la mélancolie ou de l’espoir ;

Son cœur relié à des computers sans âge
Qui l’entraînent plus loin vers le mystérieux
Afin de pouvoir lors de ses précieux passages
Nous ramener des pétales de merveilleux ;

Emilie de passage, sa voix une voie
Qui nous invite modestement à rêver
Le temps d’une chanson et nous, remplis d’émoi,
Lançons vers le ciel endormi quelques aves.

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