jeudi 22 janvier 2009

Les amygdales

Je me cassais la bignole
A essayer d’trouver un air sympa
Pour musiquer les paroles
Qu’un chômeur à la papa
M’avait refourgué comme des cass’roles,
Quand je me suis fait comm’ ça :


Je n’ai que des chansons
Pour me salir les mains,
Je n’ai que cett’ façon
Pour pas finir sapin,

J’veux pas faire autre chose,
J’veux plus fair’ semblant
Tout c’confort m’indispose,
Ce vid’ me rend sanglant…

Ils dis’nt : « c’est pas sérieux,
Tout ça finira mal :
RéMI est dans le creux
Et DICASSE scandales… »

A tous ces malheureux,
J’exhibe mes amygdales,
S’ils ont peur d’être heureux
Moi, j’ai encor’ la dalle !

Ch’uis chanteus’ de comptoir,
Ch’uis pas la Nouvell’ tare,
Et j’racont’ pas d’histoire :
Au chapeau, vos dollars.

Je me cassais la bignole
A essayer d’trouver un air sympa
Pour musiquer les paroles
Qu’un chômeur à la papa
M’avait refourgué comme des cass’roles,
Quand je me suis fait comm’ ça :


Un zig qui fait des vers,
Ça s’appelle un poète,
Ça vous sort en hiver,
Et vous met l’cœur en quête

De merveilleux, superbe !
Et si t’as pas compris,
Ça doit êtr’ que ton herbe
Pouss’ pas dans sa prairie !

Mais dangereux bazar,
On lui donn’ du chômeur,
Du flemmard, du cossard
Et au mieux du rêveur… 

J’avale un verre ou deuze
Pour avaler tout ça,
J’ai l’air un peu merdeuse,
Ça va couçi couça…

Heureus’ment, j’ai mon Jules,
Un rêveur acharné,
Qui m’emmène dans sa bulle
Quand Mistral fait l’quéqué…

Je me cassais la bignole
A essayer d’trouver un air sympa
Pour musiquer les paroles
Qu’un chômeur à la papa
M’avait refourgué comme des cass’roles,
Quand je me suis fait comm’ ça :


Est-c’ que j’fais ce qu’il faut ?
Ch’uis pas genr’ débordée,
Mais c’soir, j’ai mal au dos,
L’concert est reporté…

C’est la mélancolie
Qui r’vient me fair’ du pied,
Ensemble, on reste au lit,
Elle est si bien gaulée :

Les seins gonflés d’amour,
Elle a les yeux qui coulent
D’avoir les bras trop courts
Pour enlacer la foule…

De retour de voyage,
J’reprends les quelques mots
Qui sentaient bon la rage,
J’y coll’ deux trois oiseaux,

Ch’uis chanteus’ de comptoir,
Je n’ai que cett’ façon
Pour gueuler mon espoir
D’un monde moins couillon…

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