mercredi 27 mai 2009

M'sieur Salariat

Tu m’suis partout
Pour pas un clou
Ou bien si peu
Que je préfère,
Autant que faire,
Pas me travestir de ton bleu ;

Ch’uis pas bégueule,
Ch’uis pas la seule
A pas goûter
Tes yeux cafards,
Ton teint blafard
Et tes airs de chien muselé ;

Là où tu vas,
Bah, ça va pas,
C’est du soleil
Entre les murs,
D’la moisissure
Dans les cœurs mous que tu te payes.

M’sieur Salariat,
T’es trop pas beau, t’es pipi d’chat !
M’sieur Salariat, c’est Capital,
Prêchi-prêcha des plus fatales !


Faut qu’on laboure,
Qu’on s’fout’ la bourre
Pour être à l’aise ;
C’est nous les cloches,
A coup d’taloches,
On s’émancip’, t’es trop balèze !

Mais quelle arnaque !
Quel bric-à-braque !
T’es qu’un parleur,
Un charlatan
Qu’a fait son temps
Mais qui s’accroche à nos frayeurs !

Faut s’fair’ la malle,
Ou se fair mâle,
Jouer les viriles :
« Moi, j’ai pas mal,
Moi, j’ai la dalle
Et s’il le faut je serai vil ! »

M’sieur Salariat,
T’es trop pas beau, t’es pipi d’chat !
M’sieur Salariat, c’est Capital,
Prêchi-prêcha des plus fatales !


Tous nos rancards,
Tous mes écarts
De bonn’ conduite
Sous les effets
De tes effets,
C’est du passé et c’est sans suite ;

Avec ta tronche
D’huitre de conche
En cravatée,
Il faut quand même
Etre un sans-gêne
Pour s’fair’ passer pour la Santé ;

Non, je te jure,
Aucune injure -
Mais pour nous deux,
Y’a pas d’av’nir
Pour nous unir,
Aucun pays où être heureux.

M’sieur Salariat,
T’es trop pas beau, t’es pipi d’chat !
M’sieur Salariat, c’est Capital,
Prêchi-prêcha des plus fatales !


T’es un julot
Et la conso
C’est ta cam’lote !
C’est de chimères
En éphémère
Perdre sa vie pour des biscottes !

Alors, je cours
En troubadour
Sur un morceau
De bois joli
Et ch’uis poli :
Tout est pipé, tout est pipeau !

Adieu travail,
Prends tes médailles
En chocolat,
Je me débrouille
Sans tes magouilles
Et j’vais m’fair’ cuire un œuf au plat !

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