Quand tu r’viens d’un trip, d’un voyage en imprimé,
Tu rameut’s des soleils dans mon boug’ déprimé,
Tes poches livrent des trucs chouettes, des machins
Et les fidèl’s en carafe oublient leur chagrin :
Y’a des trapézistes qui pès’nt à Mexico,
Y’a redistribution des cart’s du cogito,
Y’a des maniganc’s dans un trou en Virginie,
Y’a un brave type qui a dit « que nenni ! »,
Plus loin, y’a un chien froissé sur le parchemin
Qui meurt d’avoir cru aux caress’s du lendemain,
Y’a un tonneau bigleux qui peut toujours gueuler,
Y’aura toujours des frèr’s pour se faire enrôler !
Ma jolie,
Vous avez la tête
Plutôt bien faite,
J’en ferai peut-être
Un beau poème
Mais j’ai une idée
Derrièr’ la tête :
Ma jolie
V’nez plutôt ici
Que je vous aime !
Tu bourlingues gratis, moi, ch’uis ton clandestin,
Tu m’prends dans ta roue de velours soir et matin,
Aux colons, tu dis : « Pas d’visa, pas d’chocolat,
C’est pas la pein’ d’arroser en euro-cola !
Y’a la conscience amassée en Amazonie,
Y’a les bonn’s consciences qui prendraient des fusils,
Y’a les crim’s mis sur pied de Paris à New-York
Y’a l’Afrique qui fait l’affair’ comm’ pare-choc ! »
Plus loin, y’a une histoire, on dirait bien la même,
Faut dire qu’on ne dit jamais assez « je t’aime »,
Aussi, on fait toujours du neuf avec des veaux,
Y’en aura toujours pour gober du Gobineau !
Ma jolie,
Vous avez la tête
Plutôt bien faite,
J’en ferai peut-être
Un beau poème
Mais j’ai une idée
Derrièr’ la tête :
Ma jolie,
V’nez plutôt ici
Que je vous aime !
Dans mon bouge, les habitués sont aux aguêts,
Y’a celui que le vin a rendu un peu trop gai,
Y’a celui qui note et celui qui pique un somme
Tu ne l’aimes pas beaucoup mais il est bonhomme ;
Dans ses rêves, y’a de quoi fair’ pour la saison,
Y’a des sentiers qui s’en tirent pour pas un rond,
Y’a la liberté qu’a bouffé trop de salade,
Y’a l’Amérique et ses manièr‘s un peu crade !
Plus loin, y’aurait de quoi se dir’ qu’on est verni
Et si nos vers versent vers un vert Infini,
Y’a malheureus’ment une odeur de présent rance
Comme si on se retapait la vieille France !
Ma jolie,
Vous avez la tête
Plutôt bien faite,
J’en ferai peut-être
Un beau poème
Mais j’ai une idée
Derrièr’ la tête :
Ma jolie,
V’nez plutôt ici
Que je vous aime !
Souvent dans tes pages, je me roule mes clopes
Lors je fais un tabac jusque dans tes échoppes ;
Faut dire que dans mes yeux, y’a cet air canin,
Faut dir’ que sur tes lèvres, y’a pas qu’du tanin ;
Y’a des lignes qu’on lit pas dans les magazines,
Je pêche en poésie dans tes forêts d’usine :
Tes ongles noirs, ton béret, c’est pas pour le mythe
Et ton cul, ma jolie, c’est de la dynamite !
Si tu tournes la pag’, je cours derrière toi
Et tu auras beau t’enfuir là-haut sur les toits,
J’aurai c’que je veux car la Lune est un’ frangine
A qui je pens’ bien plus que tu ne l’imagines…
Ma jolie,
Vous avez la tête
Plutôt bien faite,
J’en ferai peut-être
Un beau poème
Mais j’ai une idée
Derrièr’ la tête :
Ma jolie,
V’nez plutôt ici
Que je vous aime !
mardi 26 mai 2009
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