mardi 5 janvier 2010

Le chagrin des vaches

C’est dans l’horreur des Appétits
Que perle le chagrin des vaches,
Quand des enfants bien trop petits
Partent jouer à cache-cache,
Un peu trop bas sous terre,
Un peu comme en enfer,
Tout ça pour des morceaux de pierre
Que tu t’enfiles pour briller en société,
Tout ça parce que les frontières
Ça fait des mains propres à nos doux députés !

Sur le bord des routes,
Y’a le chagrin des vaches
Et des hommes sans doute
Qui ruminent leur tâche…


C’est dans les Profits de la peine
Que perle le chagrin des vaches,
Quand on met l’enfant à la chaine
Et que meurt son temps de potache,
Les mains dans le cambouis,
Les pieds au bord du puits,
Tout ça pour des foutues virgules
Auxquelles je foutrai bien mon poing sur la gueule,
La ponctuation est un’ formule,
Un système que ne sert qu’aux gens les plus veules !

Sur le bord des routes,
Y’a le chagrin des vaches
Et des hommes sans doute
Qui ruminent leur tâche…


C’est dans la déraison des chiffres
Que perle le chagrin des vaches,
Quand l’enfant réchappe au récif
Mais qu’il arrive, sans qu’il le sache,
En quittant sa misère,
Au pied de son charter,
Tout ça pour quelques électeurs
Qu’un imprudent petit président veut flatter,
Tout ça parce que la torpeur
Est tout ce qu’il reste à ceux qui n’ont pas d’idée !

Sur le bord des routes,
Y’a le chagrin des vaches
Et des hommes sans doute
Qui ruminent leur tâche…

lundi 10 août 2009

Les enragés

Ils lèv’nt le poing vers l’horizon
Pour pas te l’foutre sur la gueule,
Et rouge ou noir, c’est leur façon
D’aimer et voir la vie moins seul ;

Lorsqu’ils descendent dans la rue
C’est pas pour s’farcir du soleil,
La rage au bord d’un spleen têtu,
Ils t’f’raient bien bouffer ton oseille !

Qu’ils aient la dalle ou des pavés
Pour le bonheur de leurs nistons,
T’es dans la merde et dans ton blé
Y’a la noirceur de l’oppression !

Les enragés,
Ceux qu’on plus rien à perdre,
Ceux qu’on que dalle,
Ceux qu’on la dalle
Et la vie dans la merde,
Les enragés


Ils mett’nt du sang dans leur chanson
Pour pas gâter ton joli col :
La corde au cou, tu s’rais mignon,
Quand ils y pens’nt, ils en rigolent !

Ils rient chaud’ment et toi, tu flippes !
Tu n’existes que s’ils se taisent,
La joie qui jaillit de leur lippe,
C’est pour la nique à tes foutaises :

Tes trafics, tes chiffres record
Et tes biquets broutant l’esbroufe
Qu’ils foutraient bien par-dessus bord
Pour savoir s’ils sont water proof !

Les enragés,
Ceux qu’on plus rien à perdre,
Ceux qu’on que dalle,
Ceux qu’on la dalle
Et la vie dans la merde,
Les enragés


Dans leurs quinquets fous et voyants
Ils fout’ent le feu à tes buldings
Et tes vitrin’s vont dégueulant
La gloriole et, ça fait « bling-bling » !

Ils rêv’nt toujours, vain dieu ! Toujours !
Les Monts et Merveill's, ça se monte
Quand les copains parlent d’amour !
Et toi, toi…pouah ! Tu joues la montre !

Tu cours, tu cours, tu légifères :
Un’ loi, la Un’, un flic vicieux
Et l’cachot mais, t’auras beau faire,
L’Histoir’ s’allume dans les yeux

Des enragés,
Ceux qu’on plus rien à perdre,
Ceux qu’on que dalle,
Ceux qu’on la dalle
Et la vie dans la merde,
Les enragés


Ils lèv’nt le poing vers l’horizon
Pour pas te l’foutre sur la gueule,
Et rouge ou noir, c’est leur façon
D’aimer et voir la vie moins seul…

samedi 8 août 2009

Calçons à trous

Vain dieu ! On approch’ de la date,
Et ch’uis pas prêt, ch’uis pas au jus !
Ch’ais pas faire un nœud de cravate,
Ch’uis pas coiffé, je suis barbu !

Y’a les copains qui pass’nt ce soir,
Demain, j’aurai trop mal aux ch’veux,
Y’aura des ch’veux dans la baignoire :
J’peux pas laver, ch’uis paresseux !

Pis y’a ma mèr’ qui lav’ mes ch’mises,
Trop la teuhon, faut que ça change !
Et mes calçons, ell’ les reprise,
Qu’est-c’ que j’vais dire à mon p’tit ange ?

Comment qu’on fait pour changer,
Pour changer un bébé ?
Comment qu’on fait pour grandir,
Pour grandir sans vieillir ?


Vain dieu ! Il arriv’ dans trois jours
Et ch’ais pas faire un œuf au plat !
J’ai deux mains gauch’s et vingt doigts gourds,
Je mets toujours les pieds dans l’plat !

Je pèt’ sept assiett’s par semaine,
Plus maladroit qu’un chiot manchot,
J’renvers’ les vieill’s quand j’me promène :
Navré mon goss’, t’as trop pas d’pot !

Pis, l’Etat veille à ma santé :
Ni gras, ni goudron, ni bons becs,
Moi qui les mange par millier,
Qu’est-c’ que j’vais dir’ à mon p’tit mec ?

Comment qu’on fait pour changer,
Pour changer un bébé ?
Comment qu’on fait pour grandir,
Pour grandir sans vieillir ?


Vain dieu ! Il peut venir demain !
Ça fait short pour trouver du taf,
Ch’ais pas quoi fair’ de mes dix mains :
Un petit joint ? Un’ dernièr’ taffe ?

C’est pas sérieux tout ce bazar,
Et ce pneu crevé dans l’couloir,
Peut-il se réparer par hasard
Quand à midi, j’dors comme un loir ?

Pis, y’a ma mie qui gèr’ l’oseille
Car j’ai des trous au fond des poches,
Et ça ma mèr’ peut rien n’y faire :
Qu’est-c’ que j’vais dire à mon p’tit mioche ?

Comment qu’on fait pour changer,
Pour changer un bébé ?
Comment qu’on fait pour grandir,
Pour grandir sans vieillir ?


Vain dieu ! C’est prévu aujourd’hui !
Tant pis pour mes chaussett’s sales :
« Respir’ ma Bell’, vite un taxi !
Quoi la malle, elle est où la malle ? »

Ch’uis pas sérieux mais franchement :
J’ai vu qu’t’avais pas même un’ dent
Et, pas un mot pour ta maman :
Un « merci » pour le dérang’ment !

Pis toi non plus, t’as pas ton bac,
Pour la crèch’ ça devrait le faire,
Mais pas la pein’ de jouer les cracs :
On verra bien quand tu s’ras père !

jeudi 30 juillet 2009

Toujours les fleurs

Si j’avais toujours eu des châtaignes
En place de mes mains de menteur,
Si j’étais toujours la même teigne
Et si j’arrachais toujours les fleurs
Pour les dessiner pour des poupées,
Est-c’ que j'pourrais revoir mon pépé ?

Si j’étais resté toujours le même
Timide et orgueilleux comme un roi
Que la cour viole de son œil blême,
Avec ces filles qui laissent froid
Est-c’ qu’elle serait toujours debout
La cabane où l’on mettait les bouts ?

On finit tous par perdre
Le bon temps du Tango,
Le bandonéon débande sous les néons
Nous faisons des enfants
Dans l’autre camp,
Comme des cons,
Les vieux se font des os !


Si j’avais toujours dit des « je t’aime »
Avec le cœur roucoulant d’envie,
Sans que le ventre et ses théorèmes
Me fassent le coup d’un « c’est la vie »,
Est-c’ qu’ils seraient encore vivant
Ces amis sous le soleil couchant ?

Et si j’étais resté sourd et vierge,
Si mon ventre était resté tranquille,
Si mes os comme de longs cierges
S’étaient consumés sans jouer les quilles,
Si j’avais gardé mes dents de lait,
Est-c’que le monde serait moins laid ?

On finit tous par perdre
Le bon temps du Tango,
Le bandonéon débande sous les néons
Nous faisons des enfants
Dans l’autre camp,
Comme des cons,
Les vieux se font des os !


Si j’avais toujours les doigts dans l’nez
Et la crotte à dégommer l’enfer
Parc’que quand même « faut déconner ! »
Y’aura toujours des chos’s à refaire,
Est-c’ que mill’ neuf cent quatre vingt neuf
S’rait toujours prêt à casser des œufs ?

Et si j’avais pu vendre mon âme
Au diable, au clown ou au trapéziste,
Si j’avais goûté du macadam
En poursuivant pas la bonne piste,
Est-c’ que j’aurai encor’ le bon rôle
Perché tout là-haut sur tes épaules ?

Les coups

Tu mets des coups d’pied, des coups d’poings,
T’es bien au chaud, t’as peur de rien :
« Maman, regarde dans la glace !
C’est pas fini, fais-moi d’la place ! »
Mon p’tit bouchon…

Ta mère, elle fait ce qu’ell’ peut,
On peut pas dir’ que ce soit peu,
Quinze kilos en quelques mois,
Tu lui devras bien quelques fois
Des câlins, des bisous dans l’cou
Des « Maman j’t’aim’ beaucoup beaucoup ! »
Car mêm’ si ell’ le fait gratos,
C’est du boulot pour ses p’tits os !
Mon p’tit bouchon,
Mon p’tit bouchon…

Moi j’regarde et ça m’fait marrer
D’voir son ventre qui fait des bonds,
C’est comm’ la mer et la marée
Qui va qui vient, qui fait des ronds,
Mon p’tit bouchon…

Je t’imagine et ça m’fait tout drôle,
T’es là assis sur mes épaules
Moi ch’uis heureux comm’ le marin
Qu’arrive à terre un beau matin
Et qui s’étonn’ comme un marmot
Des couleurs, des sons, des oiseaux
Toi, tu ris car y’a pas d’problème :
Dans tes yeux, y’a tout un poème…
Mon p’tit bouchon,
Mon p’tit bouchon…

Tu t’en fous mais c’est fou tout ça,
Toi le mystère, toi mon p’tit gars,
Et tes angoiss’s et tes envies
Et le sourir’ sucré des filles
Ou des garçons…

Jourd’hui, tu joues les amphibiens
Et ta maman elle dort pas bien,
Les mains comme des mots d’amour,
Elle caresse son ventre lourd
Et demande à son p’tit bouchon
« Qu’est-c’ que tu fais ? C’est quoi ces gnons ? »
Y’a plus de place pour flotter,
Et tu voudrais venir danser
Sur nos chansons,
Mon p’tit garçon…

mardi 23 juin 2009

Ton plat préféré

Avec amour, comme une fée,
J’ai refait ton plat préféré
Pour que tu t’arrêt’s au château, penses-tu…
Avec ton plus joli costume,
Tu sors et moi je m’enrhume,
Quand tu dis que tu rentres bientôt,
Tu dis que t’es un prolétaire,
Qui court derrière un p’tit salaire
Depuis que tu m’as dans la peau, penses-tu…

Sur le long chemin du turbin,
Il y’a un bar à chaque coin
Pour fêter la fin de journée,
Quelqu’un va se joindre à toi
Pour causer de je-ne-sais-quoi,
De ballon, de bièr’, d’amitié
Tout en plongeant dans le corsage
Des fill’s qui ne viv’nt pas en cage
Et invitent à s’envoler
Arriv’ la nuit, un autre verre,
Alors je sais que quelques vers,
Tu va vouloir dire et chanter,
Sur sa guitare, un autre ami,
Va entamer un air nourri
Pour te souv’nir des jeun’s années...

Quand à l’aube enfin tu te rends,
Tu reviens comme un enfant,
Et tu veux que je te pardonne, penses-tu…
Tu dis qu’il n’y’a pas de souci
Car tu vas changer de vie,
Moi, j’ai le cœur comme en automne
Et te voyant si abattu,
Brisé, fourbu, le cœur à nu,
Comment pourrais-je te secouer ?
Moi, je vais réchauffer ton plat,
Je t’embrass’, te parle tout bas,
Et j’ouvre mes bras pour t’aimer...

Luiza

Luiza, elle est comm’ ça,
Ell’ va couçi couça,
Luiza, sans trop savoir
Où ell’ va
Bah, elle y va...
Luiza…


Luiza, c’est pas si beau,
Luiza, c’est pas les gros sabots,
Luiza, c’est les talons
Qui ne vont pas à reculons,
Luiza, c’est les aiguilles
Qui me conduise à fair’ l’anguille !
Luiza...

Luiza, comme elle fonce,
Luiza aussi, c’est la défonce :
Luiza, sans déconner ,
Avant dîner, c'est dans le nez !
Luiza, c’est l’paradis
Et c’est aussi avant midi,
Luiza...

Luiza, elle a sa frime,
Luiza, j'aime bien la mettre en rime,
Luiza, comme la lune,
Sa beauté, c’est son infortune
Car Luiza, c’est ce cul
Qui me rend quelque peu faux-cul !
Luiza...

Louiza, elle est comm’ ça,
Ell’ va couçi couça,
Luiza, sans trop savoir
Où ell’ va
Bah, elle y va...
Luiza…


Luiza, c’est pour sa gueule,
C’est fou c’qu’elle a peur d’être seule,
Luiza cherche un' copine,
Luiza sait pas mais c'est du spleen :
Luiza si elle est belle
Faut fair’ péter les décibels !
Luiza...

Luiza, elle a pas l’temps
D’écouter le chant du printemps,
Luiza sait pas quoi faire
Mais Luiza, ell’ change pas d’air
Et quand, elle me déloge,
Bah, je remonte son horloge,
Luiza...

Luiza connait pas l’autre
Mais vous piquerait bien le vôtre,
Luiza, c’est sans vergogne
Qu’elle plumerait la cigogne,
La première à passer,
Tant pis si ça fait jacasser,
Luiza...

Louiza, elle est comm’ ça,
Ell’ va couçi couça,
Luiza, sans trop savoir
Où ell’ va
Bah, elle y va...
Luiza…


Luiza, c'est sur ses lèvres
Que l'ouvrier se met en grève
Et tapote sa cendre
Fièrement avant de se rendre,
Luiza comme un patron
Ce n'est jamais que des façons,
Luiza...

Luiza, ELLE EST PETITE
Quand elle a peur que je la quitte,
Luiza, c'est du vertige
Quand c'est fini la Callypige
Luiza, c'est pas ma soeur,
C'est encor un régim' minceur,
Luiza...

Luiza, elle a sa frime,
Luiza, j'aime bien la mettre en rime,
Luiza, comme la lune,
Sa beauté, c’est son infortune
Car Luiza, c’est ce cul
Qui me rend quelque peu faux-cul !
Luiza...